Marcel Aguiré, René Aguiré, Constantin Schmitt, Joseph Gimenez

Le 26 août 1956,
Sur la route entre Tlemcen et Les Abdellys

Témoignage d’Hélène Guyon, cousine de Mme-Hélène Schmitt, née Aguiré (sœur et épouse des disparus).

Je me fais le porte-parole de Mme-Schmitt, née Aguiré (ma cousine) qui est traumatisée à vie par cet événement et les heures passées au milieu des rebelles. À l’heure actuelle et depuis son enlèvement, elle souffre de syndrome anxio-dépressif avec asthénie et fatigabilité permanente, céphalées, troubles phobiques (peur constante), insomnie avec tendance à la désorientation spatiale. Diagnostic porté sur son livret d’invalidité-: Ne peut sortir seule ni voyager seule. Sa maman est décédée en France dans les années quatre-vingt avec le chagrin de ne jamais avoir revu ses enfants.

Le dimanche 26 août 1956, Mme-Hélène Schmitt, née Aguiré, son mari, Constantin Schmitt, ses deux frères, Marcel et René Aguiré ainsi qu’un ami, Joseph Gimenez ont été arrêtés par un groupe de fellaghas sur la route n° 33 alors qu’ils revenaient de Tlemcen et se rendaient aux Abdellys (département d’Oran), lieu de leur domicile, vers 19 h 30 comme le relate la presse de l’époque. Mme-Schmitt a été reconduite plus tard, vers minuit, jusqu’à deux kilomètres environ du village, distance qu’elle a parcourue seule à pied, jusqu’à la gendarmerie avec un message écrit des rebelles à remettre aux autorités françaises. Conseil du chef rebelle qui l’a accompagnée jusqu’à ce lieu-:

« Marchez au milieu du chemin, il serait bête de vous faire abattre par l’armée française, alors que nous vous laissons libre ».

Malgré les recherches des différents corps d’armée, Marcel et René Aguiré n’ont jamais été retrouvés. Constantin Schmitt a été retrouvé enterré dans un champ vingt-six mois après, près des Abdellys. Il semble que les prisonniers ont été séparés après le départ de Mme-Schmitt. Le groupe de rebelles était composé d’environ 200 hommes ou plus.

Un groupement de soldats d’un régiment venant d’Indochine (le 3e RIMA je crois) et stationné à Oued-Chouli près de Tlemcen a participé aux recherches. Des rebelles ont été tués et l’un d’entre eux, blessé, a déclaré aux militaires que les frères Aguiré Marcel et René venaient de passer dix minutes avant l’embuscade devant cette grotte, enchaînés et emmenés par un groupe de rebelles vers Nador (frontière marocaine), pour leur faire fabriquer des armes car ils étaient forgerons de métier. Les archives militaires devraient pouvoir confirmer ces faits. René Aguiré était en permission militaire à cette date.
 
Marcel Aguiré, 20 ans
René Aguiré, 25 ans
Constantin Schmitt
leur beau-frère

Marcel Aguiré, René Aguiré, Constantin Schmitt, Joseph Gimenez

Les témoignages :