Jean-Laurent Sastre

Le 9 juin 1962, 
Alger

Témoignage de sa nièce Françoise Monjo, d’après des documents établis par le frère du disparu, Joseph Sastre.

Jean-Laurent Sastre, employé au service des Eaux à la mairie d’El-Biar, a disparu le 9 juin 1962. Il avait quitté Ben-Aknoun (près du lycée) vers 19 heures pour se rendre à son domicile, chez sa sœur, Mme Jeanne Sintès, Quartier de la Madeleine à El-Biar… Il circulait avec une voiture Renault 4 CV. La disparition a été signalée auprès de : la Croix-Rouge Internationale, la paroisse d’El-Biar, La Dépêche Quotidienne du 11 juin 1962, l’Association de Sauvegarde, Maison du Combattant.

Extraits de la lettre adressée au ministre des Affaires Étrangères, par son frère, Joseph Sastre : 
«… J’ai l’honneur de porter à votre connaissance les faits suivants, relatifs à la disparition de mon frère : Jean-Laurent Sastre, survenue le 9 juin 1962 à Alger et dont le décès m’a été notifié par les services de la Croix-Rouge le 6 mars 1964. Ces jours-ci, une personne revenant d’Algérie, M. de Mansour, fonctionnaire à l’Amirauté d’Alger, m’a certifié avoir vu, reconnu mon frère et parlé avec lui. Celui-ci serait actuellement interné dans un camp de prisonniers français à Inkermann. Ce témoignage, comme vous pouvez l’imaginer m’a extrêmement ému et je viens solliciter instamment votre intervention auprès des autorités algériennes pour connaître les raisons réelles qui motivent la captivité de mon frère et pourquoi on ne lui a pas laissé la liberté de donner des nouvelles à sa famille. Le témoignage formel de cette personne confirme d’autres témoignages sur l’existence en Algérie de camps de prisonniers détenus depuis l’indépendance de juillet 1962. Je vous serais infiniment reconnaissant, Monsieur le Ministre, d’user de votre influence pour obtenir toutes précisions sur le sort de mon frère et d’avance, au nom de toute une famille éplorée et anxieuse, je vous remercie… ».
Jean-Laurent Sastre,
58 ans

Jean-Laurent Sastre

Les témoignages :