Jacques Cerda

Le 9 mai 1962,
Entre Sidi-Moussa et l’Arba

Témoignage de sa nièce, Geneviève de Beaumont.

Suite à notre conversation téléphonique, je vous confirme les éléments concernant la disparition de mon oncle maternel, l’abbé Jacques Cerda, le 9 mai 1962, entre Sidi Moussa, sa paroisse, et l’Arba dans le département d’Alger. Il était alors âgé de 46 ans et se trouvait à bord de son véhicule. Toute la famille résidait à Alger, ses deux sœurs, dont ma mère âgée actuellement de 87 ans, ainsi que mon père et mon oncle ont effectué des recherches en faisant parvenir des lettres auprès des chefs de wilaya qui ont répondu que cet enlèvement était une erreur et qu’il y avait des éléments incontrôlés dans le F.L.N. Ma famille s’est rendue auprès de l’archevêque Duval qui a conseillé de ne pas ébruiter « l’affaire ». Nous sommes restés à Alger jusqu’au 26 septembre 1962, en espérant avoir des nouvelles ou au pire que le corps nous soit rendu.

Ci-après un extrait de journal je crois, dont l’article écrit par Vanuxen, parle de mon oncle dans le dernier paragraphe « Ils ont des yeux et ne verront pas » : «… Rappelons que l’abbé Cerda, curé de la paroisse de Sidi Moussa, un mois avant l’indépendance, a été enlevé de sa cure. Son corps fut retrouvé en août 1962 ; on sait qu’il avait été traîné de douar en douar et terriblement mutilé, les yeux arrachés, le nez cisaillé, les oreilles coupées… ».

Le corps de mon oncle n’a jamais été rendu à la famille et d’après des recherches récentes auprès de l’archevêché d’Alger, le dossier « n’existe pas… ».

Jacques Cerda,
46 ans

Jacques Cerda

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