Georges Charles Martin

Le 30 juillet 1962, 
Sur la route d’Orléansville

Témoignage de son fils Philippe Martin.

Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur à l’Institut Agronomique d’Alger (I.A.A.), il est revenu en Algérie après avoir épousé une métropolitaine. Mes parents se sont installés dans une petite ferme isolée de 10 hectares en Kabylie, à 10 km de Dellys et eurent quatre enfants. Mon père, outre la ferme, cinq hectares d’agrumes et cinq hectares de vigne, était « expert grêle » auprès des compagnies d’assurances, pour toute l’Afrique du Nord, et « expert foncier » pour la préfecture de Tizi-Ouzou. Après l’indépendance, mon père avait décidé d’essayer de poursuivre son activité en Algérie. Le 30 juillet 1962, dans le cadre d’une mission d’expertise qui lui avait été confiée en Oranie par la compagnie d’assurances L’Union, il a été vu à Orléansville pour la dernière fois. Il a été vraisemblablement assassiné sur le bord de la route, pour lui dérober sa voiture, une Simca Aronde P60 immatriculée 210 K 9L. Étant à l’époque étudiant en architecture à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts d’Alger, j’avais quitté le pays en mai 1962, après avoir subi la fusillade de la rue d’Isly. Je suis retourné en Algérie en décembre 1962, pour aider ma mère à effectuer toutes les démarches possibles pour retrouver mon père. Sans résultats. Nous sommes rentrés en France en janvier 1963. À Alger, un ami de ma famille, Roger Anus, maintenant décédé, a poursuivi localement, recherches et démarches. Il m’a écrit le 25 juin 1963. Je vous joins copie de sa lettre, qui résume tout sur le sort de mon père et de celui des disparus. Je vous adresse aussi copie des documents échangés entre ma mère et surtout mon oncle, Gustave Hennebert, avec différentes administrations. Actuellement, dans ma famille, je suis le seul survivant du drame de l’Algérie française et j’aurai toujours le cœur serré à ce sujet jusqu’à la fin de mes jours, malgré l’affection qui m’est portée par mon épouse et nos enfants. Merci de votre action sur le drame des disparus.
Georges Martin,
59 ans

Georges Charles Martin

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