Grenoble: forte participation des Algérianistes à l’assemblée générale du 25 octobre 2002

En ouvrant la vingt-neuvième assemblée générale du Cercle algérianiste, René Chaix, président du Cercle de Grenoble, pouvait éprouver la légitime satisfaction récompensant une année de travail consacrée à la préparation du congrès et du colloque qui allait s’ouvrir. En effet, plus de six cents congressistes se pressaient au traditionnel – et statutaire – rassemblement du Cercle, et le ton était donné avec la vue sur la baie d’Alger, les chaises longues et la bouteille de Cristal! Le message était clair: les travaux seraient – comme à l’accoutumée – sérieux, mais le soleil et une pointe d’humour les accompagneraient.

Dans son message de bienvenue René Chaix rappelait le défi qu’avait voulu relever le Cercle de Grenoble en organisant le vingt neuvième congrès. ” Vous vous souvenez d’une exposition dont le thème nous avait profondément choqués et scandalisés l’an dernier à Grenoble; elle avait entraîné une vive réaction de notre association. L’an prochain, à l’occasion de l’année de l’Algérie, une exposition est prévue dans ce même musée: le thème en est le départ de familles dauphinoises, leur installation en Algérie et leur retour en métropole. Cette manifestation, à l’élaboration de laquelle nous sommes conviés, présentera l’oeuvre française en Algérie… le vent tourne. Nous avons méconnu la haine, évité les pièges de la nostalgie, et comme disait Desmoulin à Danton: N’ayons pas de rancune! Ayons de la mémoire!… Et que cette mémoire soit un tremplin pour l’avenir! “.

Thierry Rolando remerciait René Chaix pour la qualité de l’accueil et la remarquable organisation de cette assemblée générale. Il remerciait également les congressistes, parmi lesquels de nombreux présidents d’associations pieds-noires, également algérianistes. Il voyait, dans cette importante participation la preuve de la vitalité du Cercle algérianiste et la volonté clairement exprimée, de continuer à porter le message de son manifeste fondateur, plus que jamais d’actualité à la veille de l’année France-Algérie. Puis une minute de silence fut observée par l’assemblée à la mémoire de tous les algérianistes disparus au cours de l’année écoulée. Un hommage particulier était rendu à Yvon Ferrandis, ancien président national; Ouali Azem, président fondateur du Cercle de Montauban; Pierre Piguet, président-fondateur du Cercle d’Agen; Christian Vebel, célèbre chansonnier, algérianiste de la première heure et longtemps collaborateur de la revue l’algérianiste. Le président national présenta ensuite les présidents de Cercles élus en cours d’année: M- Josette Maggia, Cercle de Montauban; Hélène Sugier, Cercle de Nantes; MM. Georges Descat, Cercle de Montpellier; Ange Caramante, Cercle de Valence; Jean-Claude Molla, Cercle de Poitiers; Patrick Bihel, Cercle de Sète; Hervé Cadot, Cercle de Saint-Céré. IL rappelait que l’année 2002 avait vu deux présidences, et une assemblée générale extraordinaire. Un nouveau conseil d’administration avait été élu. Pierre Dimech dont le mandat venait à expiration, n’avait pas souhaité le renouveler. Thierry Rolando rendait à son prédécesseur un hommage chaleureux. Revenant sur l’assemblée générale du 9 mars dernier, il rappelait qu’elle avait été rendue nécessaire pour adapter, avec l’expérience des trente années d’existence du Cercle, des règles de fonctionnement, mettre fin à un certain nombre d’équivoques génératrices de complications, voire de conflits, et en tout état de cause, accompagner la nécessaire évolution de l’association dans un cadre juridique adéquat. En outre, d’évidentes contraintes financières liées au nombre d’administrateurs et leur éparpillement dans l’hexagone, plaidaient pour une réduction de leur nombre (actuellement ramené à 12, au lieu de 18 précédemment). Mais il convenait de souligner que les nouveaux statuts ne modifieraient rien quand au fond, concernant à la fois le Cercle national et les Cercles locaux lesquels conservent leur pleine et entière autonomie de fonctionnement. Sur l’ensemble des réformes proposées, et après débats, une très large majorité s’était prononcée pour leur adoption.

Thierry Rolando donnait la liste des nouveaux administrateurs, et indiquait, pour chacun d’eux la tâche qu’ils s’étaient vus confier. Le Cercle est en constante progression d’effectif, et il entend poursuivre son développement en réaffirmant sa totale indépendance de tout pouvoir politique ou associatif.

Pour preuve de sa vitalité, il faut rappeler l’ouverture, il y a deux ans du Cercle d’Annecy; l’an dernier du Cercle de Fréjus, et très prochainement de celui de Tarbes. Un rappel concernant le nom et le logo de l’association: ils sont tous deux déposés et doivent être utilisés tels quels par les Cercles. Thierry Rolando évoquait ensuite les actions algérianistes des dernières années: 1998, avec le Cercle d’Avignon: ” L’identité piednoire ” mai 2000, ” Le langage pied-noir ” avec le Cercle de Narbonne, octobre 2000, ” Mémoire et vérités ” avec les Cercles de Châtillon, Neuilly et Paris. Également, la montée en force d’une de nos manifestations phares: le Festival du Film algérianiste, géré par le Cercle de Montpellier, après Nîmes, et dont la ” première ” à La Grande-Motte fut un immense succès. L’un de nos fleurons: la revue l’algérianiste, véritable vitrine du Cercle et qui fait entendre notre voix non seulement en France, mais aussi à l’étranger. De nombreuses universités, des chercheurs, des historiens y sont abonnés. De grands médias nationaux: presse, télévision, radio viennent désormais chercher auprès de la revue ou des Cercles locaux des éléments d’information sur notre communauté et ses problèmes spécifiques. A l’extérieur, et selon les événements, le Cercle continue ses contacts: avec les associations de harkis pour la reconnaissance de leurs légitimes revendications, les pouvoirs publics pour les commémorations du 26 mars, du 5 juillet, du 25 septembre. Les Cercles sur le terrain participent, ou animent des manifestations locales, en liaison avec les associations nationales à Paris, à Marseille où plus de deux mille personnes s’étaient rassemblées, à Toulouse qui a vu plus de cinq cents personnes défiler contre le 19 mars. Le supplément de l’algérianiste en rend compte.

Après diverses questions de la salle, l’assemblée donnait, à l’unanimité, quitus de sa gestion au président national.

Hervé Cadot présentait ensuite son rapport en donnant une lecture expliquée du compte d’exploitation et du bilan, préparés en liaison avec le trésorier national adjoint, Marc Mélis. Hervé Cadot faisait état d’une baisse régulière des subventions nationales considérablement réduites d’année en année, que les adhésions nouvelles – nombreuses pourtant – ne parviennent pas à contre balancer. En effet, la cotisation à l’association reste extrêmement modique et la trésorerie nationale n’en perçoit qu’une part, les deux autres parts revenant l’une au Cercle local, l’autre à l’abonnement à la revue. Par ailleurs, Il rappelait que la déductibilité fiscale pour l’adhésion au Cercle n’était pas acquise car une partie de la cotisation est représentée par l’abonnement à l’algérianiste.

Alain Bûcher, président du Cercle de Pau suggérait une demande de subvention auprès des instances européennes. Affaire à suivre. L’assemblée donnait, à l’unanimité, quitus aux trésoriers nationaux.
La revue l’algérianiste connaît avec la progression des adhésions, un bon développement consolidé par des demandes d’abonnement régulières de bibliothèques, d’universités, de lecteurs éloignés géographiquement d’un Cercle et qui ne souhaitent pas – selon leur expression – “militer”, également de lecteurs ne pouvant se déplacer, ou toutes autres raisons, parfaitement respectables, qui les contraignent a ne pas souhaiter adhérer. L’essentiel n’est-il pas que notre message parvienne à tous ceux qui souhaitent l’entendre?

D’ailleurs, nous observons de nombreux passages de l’état de simple abonné à celui d’adhérent; nous remarquons également que la revue est lue par des familles entières dont certains membres se manifestent ensuite en devenant à leur tour abonné ou adhérent. Une autre source de développement de l’algérianiste est l’action militante de nombreux adhérents qui nous communiquent régulièrement des adresses de personnes à contacter de leur part pour leur présenter – par l’envoi de notre plaquette d’informations – le Cercle algérianiste. Il faut rappeler que le travail de lecture de manuscrits, de choix de ces derniers, de préparation à l’édition, de rédaction du supplément et de corrections de l’ensemble desépreuves est effectué par une douzaine de personnes, essentiellement du Cercle de Narbonne occupées quasi quotidiennement. Bien entendu, le véritable “esprit”, le ton pourrait-on dire, de la revue, est donné par les rédacteurs dont certains sont nos collaborateurs depuis de nombreuses années.

La rançon de son succès: un nombre très important de manuscrits en attente de parution, au grand désappointement de certains auteurs. Le prix de revient de la revue avait été évoqué lors de la précédente assemblée générale.

L’algérianiste était, et doit continuer d’être “vendu” à prix le plus réduit possible à nos adhérents: c’est à dire à son prix de revient majoré d’une faible marge, nous mettant à l’abri d’éventuels “incidents”. L’algérianiste publiera en décembre 2002, son numéro 100.

Georges Descat et Georges Guilvard font ensuite le point sur la préparation du FIFAL 2003 qui se tiendra toujours à La Grande Motte les 4 et 5 octobre 2003. L’assemblée générale du Cercle aura lieu le 4 octobre au matin. Les problèmes posés par l’importante participation des algérianistes au Festival 2001, et qui avaient contraint les organisateurs, pour des raisons de sécurité, à fermer l’accès des salles quand le nombre de spectateurs autorisés avait été atteint, ont été soigneusement revus. En 2003, il est prévu deux salles de projection avec gestion autonome (700 personnes). Au programme du festival, toujours l’hommage rendu à l’oeuvre des Français en Algérie avec des films du Centre des archives d’outre-mer, et de très nombreux documents d’amateurs ou de professionnels sur des thèmes variés: commémoration du centenaire de l’Algérie, inauguration du premier tronçon ferroviaire Méditerranée-Niger, un pèlerinage à Santa-Cruz, voyages de gouverneur, etc. Les responsables du FIFAL recherchent toujours des documents cinématographiques: films d’amateurs ou professionnels tournés en Algérie jusqu’en 1962 (voir leur message en page 10).

Les responsables de “l’année France Algérie 2003” diffusent leur programme. Le Cercle fera connaître, dans un communiqué officiel, sa position (ce communiqué figure dans le présent supplément n.d.l.r.), Thierry Rolando recommande aux Cercles la plus grande vigilance sur la nature des manifestations qui pourraient avoir lieu dans leur ville, et leur suggère de porter, éventuellement, la contradiction. Le Cercle a fait connaître fermement à notre ministère de tutelle, ainsi qu’au gouvernement, notre volonté que cette année France-Algérie ne soit pas le prétexte à un procès de notre communauté.

L’assemblée générale a pris fin avec un exposé de Mme Suzy Simon-Nicaise et la projection d’un film sur l’exposition du Cercle de Perpignan dans le futur musée de l’Algérie française.

Ghislaine Delmond et Camille Para