Témoignages

1954-1963 Français d'Algérie disparus… Des familles témoignent…

Parce que la disparition d’un être cher est une plaie qui ne se referme pas, parce que des questions demeurées à ce jour sans réponses se posent sur les raisons, les circonstances de l’enlèvement, ce qu’est réellement devenu ce disparu, où repose son corps s’il a été exécuté, parce que toute cette période a été volontairement cachée, occultée par ceux qui nous gouvernaient et qui auraient dû tout faire pour nous protéger, puis tirer le souvenir de ces victimes de l’oubli et de l’indifférence générale, nous avons décidé de rappeler au monde la réalité de ces crimes qui entachent notre Histoire. Combien sont-ils ? Certainement plus de quatre mille, de toutes origines, de toutes confessions, musulmans, Pieds-Noirs, métropolitains, civils et militaires… sans compter les milliers de Harkis dont le martyr est aujourd’hui reconnu mais pas réparé. Tout cela les responsables le savaient…

À la suite d’un appel à témoignages des familles de ces disparus entre 1954 et 1963, paru dans l’algérianiste et dans des publications amies, nous avons reçu un certain nombre de réponses que nous publions dans le présent document (le nombre réduit de témoignages ne correspond pas au nombre réel de Disparus).

Nous avons distingué deux parties :

  • Enlèvements avant le 19 mars 1962,
  • Enlèvements après le 19 mars 1962 (accords d’Évian).

Nous les avons présentés par ordre alphabétique, sous l’identité du disparu, avec circonstances, dates et lieux d’enlèvements, nom, parenté du témoin, avec des photographies des disparus lorsque cela a été possible.

Nous n’avons pas cherché à faire œuvre d’auteurs ou d’historiens. Nous avons simplement respecté les témoignages dans leur spontanéité et leur sincérité, en laissant les témoins s’exprimer en toute liberté.

Au drame du déracinement total de notre communauté, accepté par ceux qui ont négocié les accords d’Évian jamais respectés, s’ajoute encore le souvenir lancinant du destin de ces Disparus. Quarante-deux ans après ce funeste et honteux 19-mars 1962 que certains s’acharnent encore à célébrer, nous avons tout simplement laissé des témoins exprimer leur désarroi et leur douleur.

C’est la responsabilité de ceux qui dirigeaient alors notre pays que nous voulons voir affirmée, comme cela a été reconnu en d’autres circonstances tout aussi tragiques. En mémoire de tous ces Disparus innocents nous ne cesserons de rappeler cette impérieuse et nécessaire reconnaissance des drames qui ont succédé à l’Algérie française. C’est notre plus élémentaire devoir. Nous ne demandons pas un acte de compassion ou d’assistanat, mais une juste réparation matérielle et morale qui relève de la seule responsabilité de l’État, comme-«-dommages de guerre-», puisque c’est un état de guerre qui a été reconnu par nos parlementaires. La réconciliation nationale est à ce prix.

Disparus avant le 19 mars 1962 :

Urbain roux

Le 19 septembre 1958,Aux environs de Sétif Témoignage de son épouse Marthe Roux. Mon mari Urbain Roux, alors âgé de 44 ans, père de quatre

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Disparus après le 19 mars 1962 :

François Pérez

Le 7 juillet 1962,  Sur la route de Perrégaux Témoignage de son petit-neveu Raymond Pérez. Perrégaux… 7 juillet 1962. Fin de matinée, soleil incandescent, lumière

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Georges Charles Martin

Le 30 juillet 1962, Sur la route d’Orléansville Témoignage de son fils Philippe Martin. Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur à l’Institut Agronomique d’Alger (I.A.A.), il

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Georges Santerre

Le 14 juin 1962, Mouzaïaville Témoignage de son épouse, Colette Ducos-Ader. Les raisons de mon combat : Originaire de la Mitidja où mes parents étaient agriculteurs,

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Gilbert Fiaschi

Le 20 juillet 1962, Sur la route entre Marceau et Cherchell Témoignage de son fils, Jean-Marc Fiaschi. Je m’appelle Jean-Marc Fiaschi, fils aîné de Gilbert

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Grégoire Prieto

Le 5 juillet 1962, Oran  Témoignage de son épouse Mélanie Prieto. Mon époux, Grégoire Prieto, a été enlevé, ainsi qu’un ami douanier, à hauteur du cinéma

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Guy Billes

Le 5 mai 1962 Sur la route entre Béni-Mered et Alger Témoignage de sa fille Élise Aguerra, née Billes. Il était environ 9 h 30

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